mardi 22 septembre 2020

Automne : on reconfine !

 Les résultats de Dragon1 sont arrivés par texto le mardi à 21h20, Négatif (évidemment).

Du coup, il a fallu annoncer à Dragon2 le matin que si, si, il allait à l'école aujourd'hui (Dragon1 lui n'a repris que le jeudi, comme il faut 48h sans symptômes avant la reprise). Bon, ça va, il n'a pas trop trop râlé, mais Dragon1 était quand même un peu déçu que ça arrive si vite, il aurait bien continué à s'isoler un jour ou deux !

On a donc repris notre petit rythme.

Vendredi, le Taoiseach a annoncé qu'en raison de la recrudescence du nombre de cas, Dublin passait en restriction de niveau 3.

Concrètement : on n'a plus le droit d'entrer ou de sortir du département sauf raison essentielle, on ne peut recevoir que 6 personnes chez soi, provenant obligatoirement d'un seul foyer, le télétravail est à privilégier autant que possible, les mariages et les enterrements sont en comités restreints, les restaurants ne peuvent faire que de la vente à emporter ou des repas en extérieur, les visites en EHPAD sont suspendues sauf à titre compassionnel.

Pour nous, ça ne change rien. Je me dis que pour une fois, notre vie sociale inexistante est plutôt un facteur protecteur, dans le sens où nous ne sommes pas autant affectés que d'autres familles par ces nouvelles restrictions. Maintenant, je me demande dans quelle mesure les gens les respectent. Sur la route, par exemple, ça ne se voit pas du tout que les gens sont sensés télétravailler, le trafic est exactement le même, et carrément plus chargé qu'en avril ou mai.

Clairement, tout le monde en a marre. Je lisais l'autre jour un témoignage d'une personne habituée à intervenir sur des sites de catastrophe humanitaire, et elle parlait de ce "6 months wall", quand l'adrénaline initiale tombe, que les problèmes sont toujours là et que la fatigue s'installe. Il parait que ça passe.

Je ne sais pas si c'est ça ou le changement de saison, mais une chose est sûre c'est que j'ai l'impression d'être épuisée très rapidement. Les journées au boulot sont chargées et j'en rentre émotionnellement et psychiquement vidée. J'ai l'impression d'utiliser une quantité phénoménale d'énergie juste pour maintenir un semblant de santé mentale, et la gestion du quotidien redevient compliquée (merci la dysfonction exécutive). Je compense par des listes et des rappels et des pas supplémentaires ("quand on n'a pas de tête, on a des jambes"), mais même faire une liste ça prend du temps et ça demande de réfléchir.

J'allume consciencieusement ma lampe de luminothérapie le matin en me disant que c'est pas le moment de laisser mon cerveau remarquer que les jours ont drôlement raccourci.

Avec tout ça, c'est difficile de se projeter plus loin qu'une semaine à la fois. D'habitude, c'est la période où on réserve les billets d'avion pour Noël, mais je n'arrive pas à imaginer comment ce sera possible encore cette année. C'est plus facile de ne pas y penser, en fait.

Mais bon, je ne suis pas totalement déprimée non plus, hein. Juste vite fatiguée. Parfois je me dis qu'il faudrait que j'aille re-secouer mon médecin pour cette histoire de bilan sanguin, et puis je me dis qu'il a d'autres chats à battre en ce moment, et que si ça n'a pas évolué en 1 an, c'est que c'est pas super-grave. Je vais rajouter ça sur une de mes listes.

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