dimanche 26 février 2017

Home sweet home

Dimanche après-midi, un rayon de soleil éclatant rentre en oblique par la fenêtre, immédiatement suivi du bruit des gouttes de pluie s'écrasant lourdement. Les nuages courent dans le ciel : gris, blanc, noir, un bout de ciel bleu. Le linge mis à sécher ce matin danse sur la corde à linge, trempé. On attendra qu'il sèche à nouveau, à l'irlandaise.

Ca sent le chocolat dans la maison. Faute de pouvoir aller au parc, on a fait des roses des sables avec le reste de corn flakes qui trainait depuis deux mois dans le placard.
C'est Dragon2 qui a la tablette aujourd'hui, Dragon1 ne l'a empruntée que le temps de consulter son compte Netflix et de lancer un épisode de la Pat'patrouille.
Un peu plus tôt, il m'a expliqué pendant 10 minutes comment faire une ferme d'Endermen à Minecraft, dans un franglish digne des meilleurs québécois, l'accent en moins : "Alors tu vois, tu prends ton bow et une arrow, tu point un enderman, du coup ça le rend angry alors il cours vers toi et là il tombe dans l'eau et tu peux récupérer la pearl..." Je ne comprends pas tout mais je fais semblant.

La maison est propre, enfin au moins le bas, il reste les chambres à faire.
Ils se sont habillés tous seuls ce matin, sans que j'aie à le demander. Dragon1 a mis le couvert et m'a aidée à plier les draps, Dragon2 a pensé à ranger la salle de jeux avant de la quitter. On rabache, on rabache, mais ça finit par rentrer.

Après la tempête Doris la semaine dernière nous sommes en alerte jaune pour Ewan. Peut-être irons-nous au parc, peut-être pas. C'est la fin des vacances, et c'est un après-midi calme et chaleureux. Le printemps n'est plus si loin.

samedi 18 février 2017

Coup de gueule

J'ai besoin de râler un peu, et où ailleurs qu'ici ?

J'ai appris hier qu'au cours de la sibling hour (l'heure de garderie mise en place par les parents d'élèves pour les maternelles qui ont des frères /soeurs en primaire), Dragon2 a écrasé les doigts d'une petite fille dans une porte, de façon assez grave.

Il y a tellement de choses qui m'attristent là-dedans : son comportement, bien sûr, mais également le fait que personne n'ait jugé bon de me le dire avant que je sois convoquée par la responsable, et les ronds de jambe un peu embêtés pour dire que bon, peut-être, on va pas pouvoir le garder finalement. 2 parents, 6 enfants, 1 heure, mais c'est trop compliqué. Bordel, mais comment je fais moi tous les jours ?

Le même jour, arrive un mail pour proposer une initiation à l'ordinateur à l'école. Premier arrivé, premier servi, les places sont limitées. Je réponds pour Dragon1, en précisant que je n'ai pas la possibilité de rester avec lui à tous les cours, vu que c'est pour ça que nous avons du arrêter la musique. On me répond qu'on va poser la question, mais que comme c'est les vacances, ça va être long, et donc de facto, la place risque de passer sous le nez de Dragon1...

Alors d'accord mes enfants ne sont pas faciles, mais il sont nettement moins pires que beaucoup d'autres. Je ne peux plus voir les jolis panneaux qui décorent le couloir de l'école sur "pas de discrimination", "on a tous droit à la même chance" sans avoir envie de hurler.
C'est pas vrai.

On a tous droit à la même chance sauf si c'est un peu trop compliqué. Apprenons aux enfants à être gentils avec les autres et à leur laisser la possibilité de faire de leur mieux, mais ça ne s'applique pas aux adultes.

Je comprends les notions de sécurité, la nécessité d'assurer le bien-être du groupe avant un individu, tout ça. Je suis sincèrement désolée pour cette petite fille, et mortifiée de n'avoir même pas pu m'excuser auprès de sa maman, vu que je savais même pas.

Mais refuser d'offrir à mes enfants les services auxquels d'autres ont droit parce que c'est "trop compliqué", allez bien vous faire cuire le cul.

mardi 14 février 2017

Dragon2

Comme prévu, j'ai donc rencontré la psychologue à notre retour de week-end pour discuter de ses conclusions sur Dragon2. Je faisais partie des dernières personnes à la voir avant qu'elle ne s'arrête (enceinte de 38 semaines, quand même...), et ne voyant rien venir j'avais un peu peur de devoir attendre encore de longs mois avant de recevoir un compte-rendu officiel, mais il est arrivé ce matin ! (Merci à elle, et j'espère qu'elle pouponne bien !)

C'est toujours un peu dérangeant de voir a posteriori comme ce qu'on a dit a pu être analysé, filtré, étudié au biais de divers questionnaires avec des lettres et des chiffres et des centiles, mais au final le rendu est assez fidèle une sorte "d'image scientifiquement validée" de mon rejeton.

Ce qu'on peut en résumer :
- Il n'est pas autiste. Au moins quelqu'un d'autorité l'a écrit en gras dans un dossier officiel.
- Il est dyspraxique, il a des difficultés de régulation émotionelle et sensorielle.
- Il se pourrait même qu'il soit un peu TDAH mais ça reste à confirmer (Trouble Déficitaire de l'Attention avec Hyperactivité). (Mon sentiment de docteure/maman c'est qu'on confirmera l'hyperactivité mais pas le déficit attentionnel).
- Et même en faisant n'importe quoi à un test de QI simplifié non verbal, il est dans la fourchette haute voire très haute (vous les voyez les rayures là... ?)

Bref, l'école va être contente parce que tout ça ensemble ça fait qu'il lui faut sa SNA à lui rien qu'à lui, donc mission remplie.

On a arrêté le petit groupe de SPOT pour l'instant, on attend une place en prise en charge individuelle plus focalisée sur la dyspraxie et l'impulsivité du coup, qui devrait aider pour l'hyperactivité à mon avis.
Vu que c'est écrit dans le rapport que l'OT devrait pouvoir intervenir à l'école, il y a peut-être une chance pour qu'ils y parviennent cette fois.

Elle mentionne aussi le fait qu'il ne parle réellement anglais que depuis moins d'un an, et que ça joue probablement dans sa façon de ne pas entretenir les conversations, et des éléments anxieux et dépressifs à la fois dans mon questionnaire et celui de la maîtresse, et là je suis plus démunie, parce qu'à part le rassurer encore et encore et continuer à faire de mon mieux, je ne vois pas quoi faire de plus...

Il n'a pas l'air malheureux, mais est-il réellement heureux au fond ? Le serait-il davantage si nous étions restés en France ? Est-ce qu'au lieu de lui offrir une belle opportunité, on lui a juste fait un beau traumatisme avec une belle cicatrice qu'il devra se coltiner des années ?

Et pourquoi est-ce qu'être parent c'est aussi compliqué ?