samedi 25 septembre 2021

On y est presque...

Septembre se termine, les jours ont drôlement raccourci, mais heureusement il fait encore beau et doux - cette semaine au moins, il paraît que ça va se rafraîchir sérieusement la semaine prochaine...

Sa quarantaine terminée, la nouvelle babysitter a pris du service, et ça s'est bien passé. Les dragonnets sont détendus quand je rentre, et les devoirs sont faits, je n'en demande pas plus... Bon, ça nécessite de ma part quelques efforts d'organisation le week-end et les jours où je ne travaille pas, pour préparer à l'avance des plats à réchauffer le soir ou dans les lunchboxes le midi. Je n'en suis pas au niveau de batchcooking des Youtubeuses qui font cuire tous leurs légumes en un coup pour les répartir après dans différentes recettes, mais j'essaie d'en faire le plus possible quand je peux, quitte à stocker au frigo ou au congélo (en attendant d'avoir un congélateur plus grand).

Car oui, cette fois, c'est en bonne voie : la banque a validé notre prêt moyennant quelques papiers supplémentaires à fournir, il a fallu réfléchir aux risques hypothétiques, mais nous avons finalement franchi le pas et signé les papiers chez la notaire jeudi !

Yapluka que les sous soient débloqués et virés, et on récupère les clés, et on emménage (parce qu'apparemment les vendeurs sont pressés de partir). Du coup, cette semaine a été une semaine intense niveau stress et paperasse, mais voilà, cette fois on y est presque. Je vais pouvoir commencer à flipper sur le déménagement, les changements d'adresse et les problèmes de scolarité/garde d'enfant.

Côté école, c'est pas joyeux. Les 3 qui nous plaisent dans les environs sont pleines pour cette année. On a nos chances pour l'année prochaine, vu qu'on sera dans leur "zone de couverture", mais pour le savoir, il faut refaire une demande à partir du 1er octobre (une nouvelle loi oblige désormais les écoles à effacer les listes d'attente chaque année, vu que certaines familles inscrivaient leurs enfants 3-4 ans à l'avance pour avoir une place le moment venu...). Il y en a une plus petite dans le village à côté qui aurait peut-être la possibilité d'accueillir les dragonnets, mais on part sur du catholique-uniforme obligatoire-catéchisme et les connaissant, je ne suis pas certaine de leur bonne adaptation. Ca me parait un pas énorme à franchir, sans être sûre de retrouver le soutien et la compréhension qu'ils ont actuellement, et j'ai pas envie de les mettre en difficulté pour une demi-année scolaire. Mais on risque de le payer en trajets/organisation.

C'est d'autant plus tarte pour Dragon1 qu'il passe en secondaire l'an prochain. Là encore, il y a un lycée super cool, un autre plus moyen, et il faut s'inscrire la semaine prochaine et attendre début Novembre pour savoir s'il est accepté. C'est chaud, et je n'aime vraiment pas ce système. Certes, ça permet d'avoir le choix, et c'est nécessaire car tout le monde ne veut pas d'une école catholique ou gaélique, mais il n'y a aucune garantie de place pour les familles en sachant que l'instruction est quand même obligatoire (oui, la France est un pays d'assistés, mais en Irlande, clairement, on n'est pas aidés du tout.) Ah, et il y a deux examens qui correspondent grosso modo au Brevet et au Bac (Junior Cert et Senior Cert) mais les épreuves ne sont pas nationales, mais organisées localement, donc en gros, la valeur de ton bac dépend aussi de ton lycée... Enfin. On va faire les papiers, prier pour que ça passe, et si ça ne passe pas, aller pleurer auprès des bonnes personnes et tirer les bonnes ficelles pour trouver une solution, mais quand même c'est hyper stressant. (Et pas que pour nous : ça fait partie du "stress des familles" pour tout le monde ici = as-tu une place en crèche, quelle école primaire, quelle école secondaire... C'est juste démultiplié pour les expats qui n'y connaissent rien et/ou les parents d'enfants "à besoins spécifiques"...)

En attendant, Dragon1 vit sa meilleure vie avec ses copains, il organise des appels sur Skype pour jouer en réseau le week-end et est même parti chez l'un d'eux cet après-midi pour mettre à jour son serveur. C'est sans doute très banal pour beaucoup de préados/ados, mais pour nos dragonnets c'est quand même super important. Il a aussi surmonté ses craintes et été à la piscine avec sa classe jeudi (les vestiaires sans aide c'est compliqué pour lui) et on commence l'équitation mardi prochain.

Dragon2, lui, mène sa petite vie. La maîtresse a mis en place un système de stickers quand il écoute bien et il a l'air d'adhérer. Il est toujours à fond dans les Pokémon, même si ça donne parfois lieu à de grosses déceptions que j'ai bien du mal à consoler tellement j'y connais rien. Un peu plus compliqué côté sommeil, toujours beaucoup d'impulsivité qui le dérange de plus en plus, mais beaucoup plus attentif aux autres je dirais. Je ne sais pas à quel point je dois le laisser trouver des solutions par lui-même ou reproposer le traitement. J'attends de voir ce que dit la maîtresse cette année.

Allez, on y est presque. Vivement quand même qu'on puisse se poser.

vendredi 10 septembre 2021

Pffff...

 Alors, en même temps, c'est pas comme si on ne s'y attendait pas. Depuis juin je le dis, que la rentrée va être compliquée, donc je devrais pas m'étonner que ça le soit, mais telle est la nature humaine : quelque part, constater qu'on avait raison ne rend pas les choses moins stressantes.

Donc, J. a arrêté de travailler pour nous au 1er septembre. Ce n'est pas une rupture totale : elle continue à assurer les trajets maison-école les matins des jours où je travaille, avant de commencer chez son autre famille. C'est elle qui a proposé, mais en même temps j'ai le sentiment que ça l'ennuie. Chez les enfants, le sentiment dominant c'est le soulagement, et ça me chagrine un peu mais ça me conforte dans l'idée qu'on a pris la bonne décision. 

De mon côté, c'est plutôt le soulagement aussi, et je ne m'y attendais pas, ou du moins pas autant. Finalement, c'était plus usant que je ne pensais de passer mon temps à arbitrer entre elle et les enfants, de me sentir jugée sur mes qualités de parent en permanence, et aussi - truc bête - d'avoir quelqu'un qui bouge tout dans ma cuisine. J'ai l'impression de reprendre possession de chez moi. 

Pour la remplacer en attendant de déménager, j'avais interviewé 3 candidates, dont une seule paraissait sérieuse/intéressée. On avait tout organisé, elle devait commencer lundi dernier, et puis 2 heures avant la fin de l'école, elle m'envoie un texto en me disant que son copain tousse et qu'il vient d'apprendre qu'il est cas-contact.

J'ai annulé la fin de ma consult pour pouvoir récupérer les enfants à temps, MonsieurDragon a posé sa journée hier pour que je puisse bosser, mais on n'a pas de plan B. Le copain est positif, et elle vit avec lui, donc elle doit s'isoler 10j au moins (même si elle a déjà eu le Covid et est vaccinée par ailleurs). 

Je suis donc de retour sur les sites de gardes d'enfant, à éplucher des annonces qui se ressemblent toutes, à envoyer des messages, à essayer de trouver quelqu'un pour aider. Ca pique un peu, parce que Dragon1 est le seul dans sa classe à qui je n'ai pas donné l'autorisation de partir sans un adulte, parce qu'à 12 ans, on pourrait envisager de le laisser prendre un bus pour rentrer, genre, mais que j'ai la petite voix au-dessus de mon épaule qui me dit "et si il se passe un truc et qu'il a un gros meltdown dans le bus?" Est-ce que je laisse à Dragon2 le soin de gérer? Et qui va faire gaffe que Dragon2 justement ne se fout pas sous les roues d'une bagnole parce qu'il parle de Pokémon et qu'il a - encore une fois - traversé sans regarder?

Bref, mes enfants ressemblent presque à des enfants normaux, mais pas assez pour que je puisse leur laisser faire des trucs d'enfants normaux, et ça devient vraiment compliqué de trouver des solutions pour pallier à cette différence. Et puis ça fait chier que j'arrive à nouer de chouettes relations sur internet mais que je sois pas fichue d'avoir des ami(e)s locaux en chair et en os qui pourraient donner un coup de pouce à l'occasion.

On a eu une réunion de "debrief" avec la psy de Dragon1. Grosso modo : c'est pas cool ce qui nous est arrivé, et elle est bien désolée pour nous, mais on a fait comme on pouvait et au moins pire dans la situation. Elle est rassurée par le fait qu'il existait un très net facteur déclenchant. On gagne un tampon PRIORITAIRE sur le dossier pour la nouvelle équipe (c'qu'y faut pas faire, tout de même...), des fiches à remplir pour tout bien observer les comportements de Dragon1 à la maison, et un numéro "parents battus" pour apprendre à le contenir sans le blesser et sans nous faire taper (mais c'est pas garanti qu'ils nous prennent parce que ça n'arrive pas assez souvent / qu'il n'y a pas eu de conséquence grave... Ce système marche sur la tête.)

A ça s'ajoutent les démarches pour la maison, et la date de signature qui approche. Les doutes. Les "comment je vais faire s'il faut les conduire à l'école à 30 min de route tous les jours?". Les demandes du boulot alors que j'ai pas vraiment la tête à ça. 

Bref. On le savait, que les mois sept-dec seraient compliqués, et on avait raison, mais la seule chose à faire maintenant, c'est d'affronter le gros temps. J'ai pas envie.

samedi 4 septembre 2021

Parenting : level hard

 En 12 ans 1/2 de vie de maman, j'en ai connu des jours où tu te dis : purée c'est trop compliqué d'être parent, j'ai pas les épaules pour ça. Beaucoup même. De ceux où tu te rassures en te disant que tout le monde passe par là, et que les autres y arrivent, alors tu va y arriver aussi.

Mais ce par quoi nous somme passés hier, il y a peu de parents qui peuvent vraiment comprendre. Et ils sont tous classés dans la catégorie mauvais parents/parents déficients. Je le sais, parce que j'ai entendu ce qui se disait d'eux. Avec parfois un peu de pitié dans la voix "je voudrais pas être à leur place". 

Hier, nous avons tenté pour la deuxième fois de surmonter la peur des piqûres de Dragon1. Hier, nous avons échoué pour la deuxième fois. Le gros bouillon d'émotions négatives qui en a découlé nous a mené à un meltdown, puis à ce qui est appelé pudiquement, sur les papiers du SAMU, à une "crise clastique".

Je ne vais pas entrer dans les détails, parce que c'est de mon fils qu'il s'agit, et qu'il ne voudrait pas que j'étale publiquement les détails de sa perte totale de contrôle.

En tant que Maman, ce que je peux dire, c'est que je ne souhaite à personne de vivre ce que MonsieurDragon et moi-même avons vécu hier soir, que les respirations et autres active listening c'est bien joli mais c'est totalement illusoire face à un animal enragé, que j'ai eu peur hier. Peur que Dragon1 se blesse, peur qu'il casse quelque chose, peur qu'il nous fasse mal, peur que les Gardai débarquent, alertés par les voisins. Peur de ce qu'il se passerait si on ne parvenait pas à le maîtriser, peur d'être embarquée dans le système de patates chaudes que sont les enfants aux besoins psychologiques complexes.

Un peu honte aussi, d'en arriver là, des pensées qui me sont passées par la tête, de ces fois où je n'ai pas dit la bonne chose et pif, ça rajoute de l'huile sur le feu, des gestes violents qui me sont venus et que j'ai dû réprimer, de ce moment où je me suis dit que je ne reconnaissais pas cet enfant, ce n'était pas mon fils. Que ce qui m'aurait servi davantage, c'est des cours d'art martiaux et un DU de psychologie animale.

Au final, ça a duré 45min-1h, mais je vous jure qu'avec MonsieurDragon on a eu l'impression de sortir d'un marathon. Et c'est un peu flippant, quand on marche sur des oeufs après et que Dragon1 est redevenu lui-même, de l'entendre chantonner sous la douche. Il n'a presque pas de souvenirs de ce qui s'est passé. Il avait disjoncté.

Et puis, parce que sinon, ce serait trop facile, il faut ajouter dans l'équation mon Dragon2 dans la chambre d'à côté ("Je peux pas dormir"... tu m'étonnes), qu'il faut éloigner et rassurer. Avec un masque sur le nez et sans trop de câlins, parce que après 2 jours d'école, il a mal partout, mal à la gorge et de la fièvre.

Et donc, après mon marathon, il faut encore gérer les frissons de mon bonhomme, le Doliprane (et le renverser au passage dans le couloir, donc le ménage du couloir aussi), le test à organiser pour ce matin, l'isolement au cas où, des fois que...

Pour faire le vaccin hier, je me suis garée tout près de l'entrée, sur une place handicapé. J'ai eu un moment d'hésitation, puis j'ai dit "flûte" et j'ai posé ma carte AUTISME sur le pare-brise. J'ai peut-être inventé les mauvais regards quand on est sortis de la voiture sur nos deux pieds. Je n'ai pas inventé en revanche les regards qui nous ont suivis quand j'ai tiré mon grand en crise avec son casque et ses mains qui flappent jusqu'à la voiture au retour. Et j'étais bien contente, finalement, de m'être garée tout près.

Ce matin, Dragon1 est fatigué. Il n'a plus de voix. Il a quelques bleus. MonsieurDragon et moi-même aussi. J'ai monté son petit-déjeuner à Dragon2 dans sa chambre et je me prépare à le conduire au centre de test.

Je suis sur tous ces groupes de parents et d'autistes, qui clament haut et fort que c'est juste une différence, que leurs enfants sont merveilleux, que c'est la société qui est méchante avec eux, et sur bien des points je les rejoints. Mais malgré tout, il y a des matins où je me demande ce que ça ferait, le parenting en mode easy.

mercredi 1 septembre 2021

Septembre

 



Voilà, nous y sommes. On a repris les bonnes habitudes, les cartables et les lunchboxes. Pas trop d'inquiétude, pas beaucoup d'enthousiasme non plus à vrai dire, juste une rentrée tranquille (ils redoutent plus les devoirs que les cours, honnêtement.) On verra bien en terme épidémiques ce que ça donne.

Hier, Dragon1 a eu un rendez-vous avec la psychologue de St Michael's House (celle de l'équipe qu'on quitte, c'est dommage) pour rediscuter de sa réaction au vaccin. Hé bien, je l'ai trouvée très aidante et adaptée, elle a bien débriefé avec lui, on a convenu d'un plan et de méthodes pour réussir à faire cette satanée de piqûre. J'ai souvent râlé que les aides étaient plus sur papier qu'autre chose, donc faut le dire aussi quand ça va bien. Ne me reste "que" à organiser une vaccination en centre privé, avec visite préalable et aménagements sur place. 

Sinon, les choses semblent s'accélérer côté maison. La notaire a reçu tous les papiers des vendeurs, et pense qu'on pourrait signer d'ici 4 à 6 semaines. C'est plus rapide que ce qu'on estimait, mais pourquoi pas? On attend confirmation de la banque pour le prêt (normalement, c'est bon, mais on a pas eu l'offre officielle encore) on a signé l'assurance-vie pour couvrir le prêt (je paye plus cher que Monsieur, parce que j'ai basculé dans la deuxième moitié de ma 4° décennie, c'est un peu injuste). Là, on essaye d'obtenir la visite d'un surveyor rapidement. Je ne connais pas d'équivalent français, et en gros c'est un expert qui inspecte ta maison sous toutes les coutures et signale les éventuels problèmes présents et à venir pour que tu puisses renégocier le prix/annuler la vente avant la signature définitive. Le principe est bien, mais ils sont tous très occupés.

De mon côté j'ai reçu mon emploi du temps pour la prochaine année académique. Il y aura des cours en présentiel obligatoires en Novembre, Février et Mai, en plus de beaucoup de travail personnel et en ligne. Je suis vraiment pas enchantée à l'idée de devoir me déplacer. Enfin, on verra, on sait que tout peut changer très vite, n'est-ce pas?