mardi 26 novembre 2019

Novembre

Novembre est toujours un mois compliqué. Il commence avec le changement d'heure et les jours qui raccourcissent, la Toussaint. Il fait nuit, il fait gris, il fait froid, il pleut. Jusque là, ce mois de novembre 2019 coche toutes les cases.

Puis je lève la tête, et il y a des décorations de Noël qui poussent un peu partout, et ouh là là c'est dans moins d'un mois, et je ne suis pas, mais alors vraiment pas dans le mood.

J'ai donc repris le travail. J'arrive pour prendre une place là où il n'y avait rien ou presque avant, et c'est à la fois excitant et perturbant. Je n'ai pas de modèle sur lequel m'appuyer, je dois trouver ma place dans 3 équipes différentes qui se passaient très bien de moi jusqu'à présent. La façon de fonctionner est différente aussi, j'arrive plus tôt dans l'histoire du patient, donc je dois réapprendre les réflexes de prescription en soins primaires (qu'honnêtement je n'ai pas pratiqué depuis quasiment 5 ans...)

Bref, c'est prometteur, mais pour l'instant je me sens encore bien paumée, genre comme un début de stage d'interne quoi. Vivement que je prenne mes marques.

Côté organisation à la maison, ça se met en place aussi. Dragon2 se laisse apprivoiser doucement, Dragon1 apprécie d'être chez lui. Il y a bien eu 2 ou 3 petits meltdowns, mais honnêtement rien de trop méchant et vite gérés. Pourvu que ça dure ! Pour moi, c'est très rassurant de savoir que je peux compter sur J., et très agréable de trouver le repas qui mijote quand je rentre du travail.
Evidemment, ce n'est pas forcément ce que nous avons l'habitude de manger, les casseroles ne sont plus rangées tout à fait à leur place, et j'ai eu un coup au coeur quand j'ai vu que mon levain avait disparu du comptoir, mais c'est pareil, c'est juste une histoire d'adaptation.

Le plus difficile, honnêtement, c'est de se lever à 6h pour partir à 7, pour avoir une chance d'arriver avant 9h. C'est vraiment ridicule et fatigant de faire du yo-yo sur le périph' quand le même trajet en milieu d'après-midi ne prend que 35 minutes. Je vais pousser à fond pour que mon activité se développe davantage dans CliniqueDACôté.

Enfin voilà.
Pour ajouter un peu de piment dans tout ça, Joséphine la voiture a été immobilisée 15 jours, mais elle a fini par passer le contrôle technique (youpi !) MonsieurDragon était absent la semaine dernière, Dragon1 a commencé l'orthodontie, et la psychologue a officiellement clôturé la prise en charge de Dragon2 (tout en me faisant remplir une autre demande, histoire de griller la liste d'attente vu qu'elle est à peu près certaine qu'on re-fera appel à elle pour quand il sera officiellement diagnostiqué...)
Ne reste qu'à attendre le bon vouloir de ces messieurs-dames de l'AON, donc. Déjà 6 mois depuis la demande, avec un peu de chance, ce sera fait début 2021...

mercredi 6 novembre 2019

Au boulot !

J'ai été vraiment déçue par la réaction des services administratifs de l'hôpital lorsque le médecin qui partageait mon mi-temps est parti ailleurs : après m'avoir (logiquement) proposé de le remplacer à temps plein, ce que j'ai refusé, ils ont préféré embaucher à temps plein un autre docteur (un petit protégé du chef de service de l'époque, s'il faut le dire), me laissant dans les limbes quant à mon avenir.
Il a fallu que je leur écrive très clairement qu'en l'absence de contrat, je ne travaillerai plus après la date de départ de mon collègue, et que vu qu'ils ne m'avaient pas signifié ma résiliation, j'attendais néanmoins 3 mois de salaire pour qu'ils se bougent enfin. Leur solution fut de me proposer une extension de 6 mois, avec pour mission de me consacrer aux listes d'attente de consultation histoire qu'ils puissent toucher la prime que le gouvernement attribue aux hôpitaux qui travaillent bien. Le chef de service, lui, avait dans l'idée que j'étais plutôt une "remplaçante mobile", et que je devais faire une semaine de service pour chacun de mes collègues, histoire de leur permettre de partir en vacances.
J 'ai tenu deux mois à ce double rythme (tout en étant à mi-temps, hein), avant d'aller rapporter aux administratifs que je ne pouvais pas aider aux consultations vu que je remplaçais dans les services, et que le chef m'annonce un matin que je ne devais plus me consacrer qu'aux consultations (il n'était pas très content, mais c'était pas très grave, il avait eu ses 3 semaines de vacances, et son poulain aussi).

Ainsi libérée, je suis venue à bout des consultations en attente en un mois de moins que prévu, et j'ai pris sur moi d'avancer un peu sur d'autres activités jusqu'à la fin annoncée de mon contrat. Cette fois, personne ne m'a approchée pour que je reste, et à vrai dire, je ne sais pas si j'aurais accepté. Je suis donc partie un peu en catimini (merci Dragon2 qui a été malade juste mon dernier jour), mes collègues m'ont juré qu'ils feraient appel à moi pour de l'intérim et que j'allais beaucoup leur manquer, et puis je n'ai plus eu aucune nouvelle.

Cette pause a été salutaire. C'était très bien de pouvoir rester à la maison avec mes fils, de pouvoir profiter de mes vacances sans le payer en doublant les gardes / bossant deux fois plus le reste de l'été, de pouvoir prendre le temps, aussi, de réfléchir à ce que je voulais / pouvais faire. De prendre du temps pour moi, ainsi que me le conseillait ma psy.
J'ai vite compris que l'intérim ne me conviendrait pas. Il me faut du temps pour m'adapter, il me faut de la régularité et de la prévisibilité : bref, hormis un remplacement régulier et pas trop loin de la maison, ça paraissait difficile.
Du coup, je me suis demandé s'il serait possible d'intervenir dans la clinique privée à 20 km d'ici. Ce fut compliqué de trouver le bon interlocuteur. Il n'y a à l'heure actuelle qu'un service de consultations sans rendez-vous, qui emploie uniquement des généralistes (ma copine D., de l'agence de recrutement a eu du mal à comprendre dans quelle case me mettre sur son petit algorithme...) Finalement, elle a passé la main à un docteur, qui a vite compris qu'il ne pouvait rien pour moi, mais m'a enfin donné un contact susceptible de m'être utile.

A partir de là, les choses se sont mises en route, doucement. Oui, il existe un service privé de consultations pédiatriques (même qu'ils en font la pub au cinéma maintenant !). Oui, ils sont intéressés par un nouveau pédiatre. Au fil des interviews, il apparaît même qu'il existe un grand projet de pôle pédiatrique privé, et qu'il faut un ou deux médecins pour coordonner tout ça. Dans la mesure où je n'ai pas d'autres engagements, et avec mon expérience de touche-à-tout et d'interface avec les généralistes, je suis une candidate intéressante.
Au final, je ne sais pas ce qui les a décidé. Sans doute que j'étais la bonne personne au bon moment.
Ils m'offrent de devenir salariée chez eux, pour assurer d'une part des consultations pédiatriques dans les locaux actuels au Sud de Dublin, d'autre part l'accueil des enfants dans la clinique de consultations sans rendez-vous proche de la maison. Avec dans l'idée de bâtir une équipe pour implémenter ce fameux pôle pédiatrique.

C'est super intéressant. Et un peu flippant, il faut admettre, mais enthousiasmant. Oui, je vends mon âme à la médecine privée, celle qui dit que seuls ceux qui payent une assurance santé peuvent arriver jusqu'à moi. Mais : j'ai des locaux clairs et adéquats, une infirmière et une secrétaire dédiées, un logiciel informatique, du temps pour voir les patients, et de vraies solutions à proposer derrière. C'est très tentant, cette possibilité de pouvoir faire de la "belle médecine".
Et puis j'aime bien l'idée de participer à la naissance d'un projet (coucou, la réa néonat...). Est-ce que ce sera aussi chaotique et fastidieux que mes expériences passées, ou est-ce qu'avec la volonté politique et les moyens financiers il y a enfin des chances de parvenir à quelque chose ?

Alors voilà, sauf catastrophe imminente qui m'empêcherait de signer mon contrat, je recommence au 15 Novembre.

Du coup, il faut trouver un mode de garde pour les enfants. Là encore, prendre le temps de la réflexion a été salutaire. L'afterschool, c'est trop compliqué. C'est la solution la moins chère mais les places ne sont pas garanties, il y a du bruit et de l'agitation, et surtout ça oblige à être à l'heure et ne résout pas le problème des jours "de crise" où l'école appelle parce qu'ils sont malades ou en meltdown. Si je dois travailler à l'autre bout de la ville, je veux pouvoir partir bosser tranquille, qu'ils soient malades ou non, et savoir que quelqu'un sera là en cas de problème.

Ce sera donc une nanny, qui vient et s'occupe des enfants et de la maison quand je travaille. Quelqu'un qui sait y faire avec les enfants autistes, qui a une voiture et peut les conduire à l'école (ou ailleurs si besoin), qui me fera un peu de ménage et les repas du soir et sur qui me reposer pour pouvoir être 100% au boulot ou 100% à la maison dans ma tête.
Pareil, j'ai traîné longtemps sur les sites d'offres, j'ai contacté quelques personnes, il y avait toujours un problème, ou bien le mi-temps n'intéressait pas. Au final, la situation s'est débloquée d'un coup, deux jours avant qu'on ne m'offre le poste : une vraie nanny, expérimentée, qui vit dans le coin, qui est disponible. La bonne personne, au bon moment. Alors certes, c'est une bonne partie de mon salaire qui va y passer, et il va sans doute falloir un temps d'adaptation avec les enfants, mais j'espère vraiment que ça va fonctionner.

Un nouveau départ, donc. Un nouveau cycle, comme tous les 2/3 ans. Cette fois, on ne déménage pas (toujours pas trouvé de maison, et on va avoir un peu autre chose à penser là), mais un petit renouveau. Zou, au boulot !