Que deviens-je, au milieu de tout ça ?
Sur le plan physique déjà : j'ai retrouvé le poids de mes 20 ans (merci les escaliers et probablement le rythme de repas plus réguliers). C'est agréable de rentrer sans difficulté dans ses pantalons, même si je commence à en perdre certains (les derniers achetés notamment).
Comme je ne suis pas allée chez le coiffeur depuis avant mon mariage, j'ai les cheveux presque longs. C'est pas si mal en fait. Maintenant que je peux les tresser, ce n'est pas trop d'entretien, et tout le monde aime assez. Je serai probablement une vieille à tresse :) Je peux me tromper mais il semble que quelques cheveux franchement très très blonds se glissent au milieu des autres...
Mes globules font ce qu'ils peuvent, mais j'en suis à deux sinusites en deux mois. C'est dingue, on ne se rend pas compte combien de fois on se penche en avant dans une journée tant qu'on ne peut plus le faire (clin d'oeil aux femmes enceintes) : remplir le lave vaisselle, ramasser un légo, mettre ses chaussures... Me voilà donc sous antibios, et bien fatiguée.
Côté sommeil, pas trop de difficultés à m'endormir mais de plus en plus de cauchemars (figurez-vous) à base de disparitions d'enfant, de culpabilité, de recherches infructueuses... Mon cerveau cherche à me parler je crois.
Psychologiquement, c'est difficile. J'ai l'impression d'être un rôti mal ficelé dont la viande s'échappe de partout mais qui doit malgré tout rester d'une pièce pour soutenir les autres : les dragonnets bien sûr, mais aussi MonsieurDragon, même si je pourrais faire mieux de ce côté. Aujourd'hui j'ai rencontré à l'école le SNO (
Special Needs Officer) qui a montré absolument toute l'empathie et les qualités humaines que la psy n'avait pas déployées. Pour dire les mêmes choses, hein, voire pire, mais humainement, gentiment, en ayant à coeur l'avenir de mon fils. C'est depuis tout le début de cette histoire, le seul qui m'ait demandé comment je tenais le coup. Avec un résultat prévisible, mais ça fait du bien de remettre un peu d'humain dans tous ces papiers.
Bon sang, si je rebosse un jour, il y a des tas de situations que je gèrerais autrement. Je me rends compte maintenant de pourquoi certains parents semblaient m'en vouloir tant quand je pensais être plutôt "douce".
Toutes mes forces y passent, je fais de mon mieux pour assurer en parallèle la gestion du quotidien avec les courses, les lessives (malgré la machine capricieuse) et mon planning de ménage (merci moi d'avant d'avoir institué cette routine). La paperasse avance à pas de fourmis.
Tout n'est pas si sombre cependant. Je tâche de profiter au mieux des petits moments lumineux comme une bataille de
tickles avec Dragon2, mon "heure à moi" en rentrant de l'école où je mange au calme devant ma tablette et que les enfants respectent en restant sages, le visionnage de séries télé avec une tisane, un plaid et du chocolat le soir, blottie contre MonsieurDragon.
Les petites choses aident à se reconstruire.