Lockdown 3 : vous en reprendrez bien un peu ?

 Mardi dernier, le Taoiseach a dit : on reste en niveau 5 encore au moins jusqu'au 5 mars.

C'était pas vraiment inattendu, mais ça m'a un peu mis un coup au moral. Puis il a ajouté que les écoles rouvriraient progressivement mais sans doute pas avant la St Patrick (17 mars), qu'ils allaient durcir les conditions de voyage international, et qu'en gros, il ne fallait pas espérer voyager à l'étranger cet été, et peut-être même pas avant 2022...

On n'en voit pas le bout de ce machin. Je suis aussi un peu colère parce que moi ça fait 17 mois que je n'ai pas quitté le territoire, parce que c'était la chose raisonnable à faire, et là j'ai l'impression d'être comme en 5°, quand je devais aller en colle avec toute la classe parce que les autres avaient fait les cons. C'est pas juste : je fais tout bien et je suis punie quand même. Bref, ça me passera, mais oui, le moral en prend un coup.

Du coup, tout devient un peu plus compliqué, un peu plus lourd à gérer. Penser (déjà) au devoir à rendre pour le deuxième module d'allergo, se pencher enfin sur les tâches administratives du boulot laissées en peu en suspens mais que là il est temps de rendre vite vite, auxquelles s'ajoutent des demandes surprise la bouche en coeur ("Bonjour, auriez-vous 3 heures à m'accorder cette semaine pour répondre à notre questionnaire ?")

Scanner les devoirs et les poster sous le bon onglet à la bonne maîtresse en rentrant le soir (ah, flûte, c'était page 35 aujourd'hui, j'ai renvoyé la page 34...) et tenter de rester dispo pour accueillir les émotions des dragonnets qui ont fait de leur mieux toute la journée et qui se lâchent quand je rentre. Ils sont hyper-demandeurs de câlins et super excités, je rêve de calme, c'est pas toujours facile.

Mais bon, on fait face. Les enfants s'adaptent à ce rythme d'école à la maison, c'est moins compliqué de les faire travailler, même si ça clashe encore un peu avec J. de temps à autre (mais elle aussi, elle apprend à mettre de l'eau dans son vin, on va finir par y arriver). C'est un soulagement de ne pas avoir à me préoccuper des repas la moitié de la semaine.

Comme c'était un peu trop monotone tout ça, Roger, mon fidèle destrier, a décidé de se mettre en grève hier en sortant du boulot. Impossible d'avancer, me voilà à cahoter sur les rond-points et la pédale d'accélération qui ne répond plus. Haha. C'était tout ce dont j'avais besoin. Enfin, j'ai appelé au secours, J et les enfants sont venus me chercher (Monsieur Dragon, évidemment, donnait un cours en direct pile à ce moment...) et j'ai abandonné Roger à son triste sort.

Aujourd'hui il a fallu organiser la dépanneuse, les courses, assister à une réunion avec ma prof d'allergo, finir les trucs du boulot que j'avais laissé en plan et faire le ménage quand même un peu (Dragon1 a rendu un devoir sur vidéo, et je frissonne en voyant l'état du salon en arrière-plan... Les maîtresses doivent en voir de toutes les couleurs. J'ai honte.)

Mais quand même, pour finir sur un note positive, on a enfin eu la neige tant attendue ! Dimanche matin, timing parfait, assez pour bien jouer, fondu à temps pour aller bosser ! De la bonne poudreuse qui crisse sous les bottes et fait de belles briques pour les igloos. C'était bien chouette.