vendredi 10 septembre 2021

Pffff...

 Alors, en même temps, c'est pas comme si on ne s'y attendait pas. Depuis juin je le dis, que la rentrée va être compliquée, donc je devrais pas m'étonner que ça le soit, mais telle est la nature humaine : quelque part, constater qu'on avait raison ne rend pas les choses moins stressantes.

Donc, J. a arrêté de travailler pour nous au 1er septembre. Ce n'est pas une rupture totale : elle continue à assurer les trajets maison-école les matins des jours où je travaille, avant de commencer chez son autre famille. C'est elle qui a proposé, mais en même temps j'ai le sentiment que ça l'ennuie. Chez les enfants, le sentiment dominant c'est le soulagement, et ça me chagrine un peu mais ça me conforte dans l'idée qu'on a pris la bonne décision. 

De mon côté, c'est plutôt le soulagement aussi, et je ne m'y attendais pas, ou du moins pas autant. Finalement, c'était plus usant que je ne pensais de passer mon temps à arbitrer entre elle et les enfants, de me sentir jugée sur mes qualités de parent en permanence, et aussi - truc bête - d'avoir quelqu'un qui bouge tout dans ma cuisine. J'ai l'impression de reprendre possession de chez moi. 

Pour la remplacer en attendant de déménager, j'avais interviewé 3 candidates, dont une seule paraissait sérieuse/intéressée. On avait tout organisé, elle devait commencer lundi dernier, et puis 2 heures avant la fin de l'école, elle m'envoie un texto en me disant que son copain tousse et qu'il vient d'apprendre qu'il est cas-contact.

J'ai annulé la fin de ma consult pour pouvoir récupérer les enfants à temps, MonsieurDragon a posé sa journée hier pour que je puisse bosser, mais on n'a pas de plan B. Le copain est positif, et elle vit avec lui, donc elle doit s'isoler 10j au moins (même si elle a déjà eu le Covid et est vaccinée par ailleurs). 

Je suis donc de retour sur les sites de gardes d'enfant, à éplucher des annonces qui se ressemblent toutes, à envoyer des messages, à essayer de trouver quelqu'un pour aider. Ca pique un peu, parce que Dragon1 est le seul dans sa classe à qui je n'ai pas donné l'autorisation de partir sans un adulte, parce qu'à 12 ans, on pourrait envisager de le laisser prendre un bus pour rentrer, genre, mais que j'ai la petite voix au-dessus de mon épaule qui me dit "et si il se passe un truc et qu'il a un gros meltdown dans le bus?" Est-ce que je laisse à Dragon2 le soin de gérer? Et qui va faire gaffe que Dragon2 justement ne se fout pas sous les roues d'une bagnole parce qu'il parle de Pokémon et qu'il a - encore une fois - traversé sans regarder?

Bref, mes enfants ressemblent presque à des enfants normaux, mais pas assez pour que je puisse leur laisser faire des trucs d'enfants normaux, et ça devient vraiment compliqué de trouver des solutions pour pallier à cette différence. Et puis ça fait chier que j'arrive à nouer de chouettes relations sur internet mais que je sois pas fichue d'avoir des ami(e)s locaux en chair et en os qui pourraient donner un coup de pouce à l'occasion.

On a eu une réunion de "debrief" avec la psy de Dragon1. Grosso modo : c'est pas cool ce qui nous est arrivé, et elle est bien désolée pour nous, mais on a fait comme on pouvait et au moins pire dans la situation. Elle est rassurée par le fait qu'il existait un très net facteur déclenchant. On gagne un tampon PRIORITAIRE sur le dossier pour la nouvelle équipe (c'qu'y faut pas faire, tout de même...), des fiches à remplir pour tout bien observer les comportements de Dragon1 à la maison, et un numéro "parents battus" pour apprendre à le contenir sans le blesser et sans nous faire taper (mais c'est pas garanti qu'ils nous prennent parce que ça n'arrive pas assez souvent / qu'il n'y a pas eu de conséquence grave... Ce système marche sur la tête.)

A ça s'ajoutent les démarches pour la maison, et la date de signature qui approche. Les doutes. Les "comment je vais faire s'il faut les conduire à l'école à 30 min de route tous les jours?". Les demandes du boulot alors que j'ai pas vraiment la tête à ça. 

Bref. On le savait, que les mois sept-dec seraient compliqués, et on avait raison, mais la seule chose à faire maintenant, c'est d'affronter le gros temps. J'ai pas envie.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire