Le mois de juin se termine, le temps continue de passer même si pour moi, une partie reste figée en mai.
On a repris l'école et le travail. C'est la fin d'année, on sent que les enfants comme les maîtresses n'attendent plus que les vacances.
Nous avons reçu les bulletins, et globalement c'est très positif. Dragon1 a passé ses tests standardisés de fin d'année la semaine de son retour et a la note maximale en anglais et "high above average" en maths (avec une petite note de la maîtresse qui pense que ce n'est pas un bon reflet et qu'il aurait pu faire mieux). Petite surprise, il est excellent en gaélique, alors que contrairement à son frère il n'en parle jamais (ça ne l'intéresse pas, dit-il). La production écrite reste son point faible, et l'éducation physique. Un vrai geek quoi.
D'ailleurs, depuis la semaine dernière, il a même le look qui va avec (début de myopie, il a maintenant des lunettes à porter en classe uniquement). Il est plutôt content.
Dragon2 se débrouille bien aussi. Il a de super notes en maths et en lecture, s'est vraiment beaucoup ouvert cette année et est maintenant bien intégré, demande à participer aux cours de la classe plutôt que d'aller avec sa support teacher, donc les soutiens ont été beaucoup diminués. Il aime et se débrouille assez bien en éducation physique. En revanche, l'écriture et l'indépendance/organisation sont encore bof-bof. Bref, de gros progrès. Il y a un risque de devoir remettre un peu plus de soutien avec le passage en First Class l'année prochaine (cours plus "formels", journées plus longues...) mais les maîtresses en ont conscience. On réevaluera après la rentrée.
Du tout bon, donc, pour mes dragonets rayés.
A la maison, on gère le deuil comme on peut. Bien qu'ils mènent leur vie avec la même énergie qu'à l'accoutumée, de petits signes montrent que ça travaille là-haut. Ils sont tous les deux en demande de câlins ++. Peut-être aussi parce qu'ils me sentent triste, je ne compte plus le nombre de bisous spontanés ou de déclaration d'amour que je reçois dans la journée. Ca aide.
En même temps, ils ont lourdement conscience que rien n'est infini, pas même une maman. Au fil des jours (des nuits surtout), ils peuvent dire à quel point ils seront tristes quand je mourrai, et qu'ils voudraient mourir le même jour que moi, ou apprendre à réanimer pour que "si (je) sens que (je) meure un peu" ils puissent me sauver. C'est dur de leur répondre. Je suis encore jeune, je suis en bonne santé, j'ai pas l'intention de mourir tout de suite (oui, mais voilà des fois, ça ne suffit pas, et cette vérité là, elle flotte près de nous, et j'aurais aimé qu'ils l'ignorent encore un moment).
Papi apparaît dans les conversations alors qu'il en faisait très peu partie jusqu'à maintenant : passer devant la piscine rappelle la fois où il avait accompagné à la leçon de natation, ou les deux carrés de chocolat du goûter font une croix "comme sur le cercueil de Papi".
Dimanche dernier a été une journée difficile. 1 mois pile et la fête des Pères, les messages partout qui disent "To an amazing Dad !". Un mois seulement. C'est à peine croyable.
Moi, je suis je pense en phase "dépression" du processus de deuil. La tristesse aigüe m'a quittée, je ne pleure plus aussi souvent, mais j'ai le cerveau lent et comme anesthésié, et tout me demande une énergie plus importante. J'étais contente que le service soit calme la semaine dernière parce que même comme ça, je suis claquée (et aussi un peu sans doute parce que j'ai choppé le virus à la mode). J'ai bien fait de couper mes cheveux, ils tombent par poignées. Le choc, j'imagine.
J'avance à la petite semaine, et bien que je sache qu'il est temps de réfléchir aux grandes orientations de notre vie, je n'en n'ai juste pas les capacités à présent. Il est plus sage de se laisser porter et d'attendre que l'énergie / l'envie reviennent.
Je dors. Les anti-histaminiques me font office de béquille, ma fatigue a raison de moi le soir et je dors. Je ne rêve pas trop, ce qui est une bonne chose car mes rêves ont toujours été très limpides à analyser, et les deux ou trois dont je me souviens depuis le mois dernier m'ont laissé une sale impression de tristesse et d'angoisse dont j'ai à chaque fois mis deux bonnes heures à me débarrasser le matin venu. Donc, c'est mieux si je ne rêve pas.
Dimanche dernier, ayant ouvert l'oeil à 7h, j'ai décidé de rester au lit un peu, et je me suis réveillée à 10h ! Genre le truc qui n'a pas dû m'arriver depuis une dizaine d'années. L'incubation du virus était probablement en cause aussi.
Bref, j'essaie d'être gentille avec moi-même, je fais plein de câlins/bisous à mes enfants, je me blottis contre mon mari le soir et je téléphone beaucoup à ma maman. C'est à peu près tout ce qu'on peut faire, je crois.
La semaine prochaine, elle arrive pour passer du temps avec nous. Je serai en vacances et les enfants aussi, et la météo prévoit une vague de chaleur inédite avec des températures atteignant les 28°C !! On ira à la plage ;) En attendant, il vente, il bruine, et il fait 17°C, et c'est déjà pas si mal...
Initialement destiné à recueillir mes impressions et commentaires sur le passage de la vie française à la vie irlandaise, ce blog a subrepticement glissé vers un récit de ma vie de maman de deux "atypiques" (autisme, troubles sensoriels, dyspraxie, haut potentiel, THADA/hyperactivité, j'ai un bel échantillon de ce que peut offrir la neuropsy !) Chez nous, être normal, c'est avoir des écailles et des ailes aux motifs bariolés.
mercredi 20 juin 2018
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Comme tout ce que tu dis fait écho en moi...❤
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