Depuis ce week-end, nous avons droit à un temps davantage irlandais : pluie, vent, grosses vagues... Il ne fait pas très froid, mais le temps est humide. Ce qui est vrai en revanche, c'est que le mauvais temps ne dure pas... mais il revient.
Fin de l'embellie aussi du côté des dragonnets, Dragon1 en particulier. En fin de semaine déjà, son comportement laissait un peu à désirer, ce qui a été mis sur le compte de la fatigue d'une première semaine complète à l'école. Hélas, depuis lundi, son comportement empire : il n'écoute pas, se promène à quatre pattes sous les tables, défie la maîtresse, refuse de suivre le groupe... et dérange la classe entière.
Cette "agitation psychomotrice" est connue, mais n'a jamais atteint ce niveau. Sans doute parce qu'il profite de son statut de "nouveau ne parlant pas la langue" pour ne pas entendre l'adulte. Sans doute parce que l'angoisse qui selon la psychologue sous-tend toute cette agitation est plus importante. Sans doute aussi parce que les moyens qu'il a d'habitude pour y faire face ne sont pas efficaces (aucun secours dans la parole et le baratin, et beaucoup trop réel et concret pour être intellectualisé). Sans doute aussi que la maîtresse est un peu dépassée (les punitions ne semblent pas faire partie du système, et l'ignorer ne conduit qu'à ce qu'il pousse les bêtises jusqu'à l'insolence ou à se mettre en danger...)
Je n'ai pas de solution. Apparemment, c'est mieux quand un adulte est avec lui, mais ni la maîtresse ni sa stagiaire ne peuvent lui consacrer 100 % de leur temps.
Quand je le récupère à la sortie de l'école, il fait son cake, dit ne pas voir quel est le problème. Puis, quand les choses se calment, il reconnait qu'il a mal fait, mais ne sait pas dire pourquoi. Je pense effectivement que ce n'est pas délibéré. Ce n'est pas pour autant tolérable.
Au fond, je crois qu'il est triste. Voilà deux soirs de suite qu'il pleure, et au fond ça le rassure que je lui dise qu'il a le droit de pleurer. Il dit qu'il se sent seul, ce que je peux comprendre. Je ne suis cependant pas optimiste sur le nombre de copains/copines qu'il va se faire vu que tous les enfants de la classe le voient déjà comme le gros relou un peu bizarre...
La maîtresse a en main tous les tests / rapports que nous avons faits l'année dernière, mais ne sait pas si ça suffira à obtenir une AVS, vu qu'ils sont en français. Elle évoque la nécessité de les repasser. Je ne suis pas hyper convaincue du bienfondé d'une évaluation dans le contexte actuel, et si un suivi psy pourrait être utile, ça risque d'être compliqué en pratique tant qu'il ne comprendra pas la langue.
La maîtresse croit qu'il comprend plus qu'il ne le laisse entendre, et c'est mon sentiment aussi. Côté scolaire pur, ce n'est même pas la question, de toutes façons il ne s'intéresse même pas au travail. ("J'ai déjà tout fait" m'a-t-il dit). Il a demandé à apprendre à lire, et j'ai donc commencé du homeschooling improvisé. Je pense qu'il faut donner du carburant à son cerveau qui tourne à vide.
Dragon2, lui, s'adapte plutôt bien à l'école. Il fait le travail, suit le groupe sans en faire encore bien partie, chantonne des comptines anglaises dans la voiture. Le plus difficile c'est le casse-croûte du midi, qu'il ne mange jamais complètement (pas le temps de finir, le sandwich était pas bon...) et l'absence de sieste. Ca donne un dragonnet très fatigué quand je le récupère, qui a besoin de manger encore un bout et d'un vrai temps calme. Mais si je l'écoutais, on ne mangerait que des biscuits à longueur de journée.
Il est perturbé aussi par le changement, mais arrive à l'exprimer : dès que quelque chose ne va pas, il boude avec sa petite tête bien à lui en disant "Cette maison, elle est nulle !". Puis il dit qu'il va repartir vivre à VilleDAvant tout seul, sans papa, sans maman, sans grand frère. Et l'instant d'après, réclame des guilis "pour lui rendre le sourire"...
Bref, une fois retombée l'agitation des débuts, je pense que chacun commence à réaliser, et gère à sa manière. J'espère que nous trouverons une solution pour Dragon1. A ce rythme, il perturbe tellement la classe que j'ai peur de devoir ne plus l'y mettre (ce qui serait encore pire, je pense...)
Initialement destiné à recueillir mes impressions et commentaires sur le passage de la vie française à la vie irlandaise, ce blog a subrepticement glissé vers un récit de ma vie de maman de deux "atypiques" (autisme, troubles sensoriels, dyspraxie, haut potentiel, THADA/hyperactivité, j'ai un bel échantillon de ce que peut offrir la neuropsy !) Chez nous, être normal, c'est avoir des écailles et des ailes aux motifs bariolés.
mardi 6 octobre 2015
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aie dur dur c'est beaucoup de changement pour un petit bonhomme courage je suis sure que tu vas trouver une solution
RépondreSupprimerPas facile tout ça ! J'espère aussi qu'il trouvera sa solution et que ça rentrera un peu dans l'ordre. Si on peut t'aider en quoi que ce soit, n'hésite pas. S'il a besoin de parler plus souvent à son cousin par exemple. Bon courage on pense fort à vous !
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